lundi 18 avril 2011

Conférence Rencontre avec Maurice RAJSFUS, le 10 Mai à 20h30 au Centre Social à OLoron



À travers cinquante bouquins dont un tiers consacré à la police française, l’historien Maurice Rajsfus reste, à bientôt 80 ans, l’infatigable traqueur des abus poulagas. Rescapé de la rafle du Vel’ d’Hiv’, « décoré de l’étoile jaune par la police française », comme il le rappelle lui-même, l’espiègle jeune homme livre ses souvenirs et ses réflexions à CQFD.Lire la suite

Manifeste de l'Observatoire des Libertés Publiques
S’il est un domaine d’information qui n’encombre pas les colonnes des journaux, c’est bien celui concernant les activités de la police, voire de la gendarmerie française. Sauf s’il s’agit de bavures graves, les Français ne sont pas jugés dignes de connaître les harcèlements, au quotidien, qui s’exercent contre toute une frange de la population de ce pays. Un comportement grossier, injurieux, méprisant, provocateur, raciste, brutal et enfin sexiste, c’est tout ce que l’on peut attendre d’un “gardien de la paix” dont la mission initiale est d’assurer la protection des personnes et des biens.

Le policier a toujours été l’élément indispensable d’une politique de rejet et d’exclusion, permettant de masquer les difficultés économiques et sociales. La police est, aujourd’hui, le meilleur bouclier d’un système politique et économique parmi les plus réactionnaires que la France ait connus depuis cinquante ans.

II n’est pas possible d’assister sans réagir à cette délégation de pouvoir exorbitante dont chaque policier dispose désormais. Dressée aujourd’hui pour conduire la chasse aux immigrés, la police sera bientôt prête à brider l’ensemble des citoyens vivant en France. La volonté est nette d’inculquer à chacun de nous la peur de la police, ce qui doit permettre ensuite tous les abandons, toutes les lâchetés dans une société en crise.

Que fait la police ? se donne pour tâche initiale de recenser toutes les informations concernant les grandes et les petites exactions des policiers qui ont de plus en plus tendance à se considérer comme des justiciers. Tous les faits signalés par la presse de province, les témoignages visuels qui ne sont pas relatés par la presse écrite ou audiovisuelle, et qui nous seront communiqués, permettront de dresser un état des lieux permanent, document indispensable si l’on ne veut pas que les acquis de notre société démocratique soient rapidement annihilés. Notre silence, face à une mise en condition préparée depuis la constitution du gouvernement Balladur/Pasqua, ferait de nous tous les complices de cet État policier.

Observatoire des Libertés Publiques

jeudi 14 avril 2011

Vent d'Oc présente : "Choron Dernière" le 13 Mai à 21h au Luxor à Oloron en présence d'Eric Martin



Le magazine Vent d'Oc et le collectif FMR propose en partenariat avec le Cinéma le Luxor une soirée "Appel à Ebullition" autour du film "Choron Dernière" réalisé par Pierre Carles et Eric Martin. Lors de cette soirée bouillonnante qui aura lieu le Vendredi 13 Mai à 20h45 au Luxor, sera dévoilée en avant première la programm'action de la 2ème tentative du ManiFestival "Camin'art en BaréTous" qui se déroulera à Aramits le 18 Juin sur le thème "appel à ébullition". Plus d'infos : http://collectif-fmr.blogspot.com

Une rencontre avec Eric Martin suivra la projection de "Choron Dernière"

Plus d'infos sur le film et sur le Professeur Choron


FILM "CHORON,DERNIERE" – Interview de MARTIN par Marc BIHAN ( 2007 )

Le 10 janvier cela fera déjà trois ans que le phare du 10 rue des trois portes s’est éteint... Pour ne pas oublier ce que Choron a apporté aux quelques rares humoristes encore drôles dans ce pays, Martin, qui est auteur pour le Groland, et Pierre Carles ont réalisé un magnifique documentaire afin de mieux cerner ce personnage unique et hors du commun qui nous manque terriblement.

Le film "Choron dernière" est-il bien distribué dans les salles ?

Pour l’instant « Choron Dernière » n’a été préacheté par aucune télévision française. Or un film qui n’a pas de préachat télé a fort peu de chance de sortir en salles. C’est pourquoi on fait tourner « Choron Dernière », même dans sa version non finalisée, dans les festivals en attendant de trouver l’argent pour le sortir. Et l’écho qu’il rencontre lors des projections est au-delà de toutes nos espérances. Ce qui nous fait plaisir avec Pierre, c’est quand on voit des jeunes venir nous dire qu’en leur faisant découvrir Choron - qu’ils ne connaissent généralement pas - on leur fait prendre conscience qu’ils vivent dans un monde rempli d’interdits et de morale dégoulinante. La liberté de ton de Choron les fait bander. Moins les chaînes de télé, apparemment. Choron fait encore peur, même mort…

Il n’y a plus de presse satirique en France, comment expliques-tu cela ?

Tout simplement parce que c’est une marchandise à emmerdements. Quand on a sorti « Zoo » avec Faujour et Berth, un journal dans lequel collaboraient Choron, Vuillemin et Schlingo, on s’est mangé un tas de procès. Les sommes demandées par la justice étaient astronomiques au regard des ventes du journal. Résultat, trop de fric a servi à payer les amendes et « Zoo » a coulé. La censure aujourd’hui ne se fait plus par l’interdiction du journal, comme cela a été le cas pour Hara Kiri, mais par le fric. Pour preuve, l’éditeur de « Zoo » a fini avec un contrôle fiscal. Quand tu vois qu’en plus, des tarés religieux sont prêts à te faire la peau pour un malheureux dessin qui se moque de leur religion, quel éditeur aura le courage de nos jours de sortir en kiosques un vrai journal satirique ? Je te laisse chercher, je vais me chercher une bière….

Choron a énormément influencé un tas d’artistes, c’est pour rendre hommage à ce personnage si injustement inconsidéré, et pour remettre les pendules à l’heure, que tu as fait ce film avec Pierre Carles ?

Attention, on ne prend pas Choron pour un dieu. Notre but n’est pas de le hisser sur un piédestal car on montre aussi ses mauvais côtés dans le film. Finalement, c’est Choron lui-même qui emporte l’adhésion du public. Parce qu’il est naturellement drôle, touchant même. Il m’entendrait dire ça, il me balancerait son verre de champagne à la gueule en me traitant de connard. Il détestait qu’on dise qu’il était quelqu’un de bien. Le film est aussi là pour rappeler que Choron n’était pas, comme certains aiment à le penser, qu’un provocateur. Choron a été l’un des plus grands patrons de presse français. En publiant « Hara Kiri » et « Charlie Hebdo », il a donné un écho national à une nouvelle forme d’humour dont tout le monde s’inspire encore aujourd’hui. Comme le dit Marc Edouard Nabe, Choron est le diamant brut sur lequel tous les humoristes sont venus gratter quelques éclats. Sans lui, pas de « Nuls », pas de « Guignols », pas de « Groland ». À « Groland », on revendique complètement sa filiation, on en est même fiers. La semaine de sa mort, Moustic a présenté toute l’émission, déguisé en Choron, mais on n’a pas évoqué son décès. Parce que pour nous, l’esprit de Choron est toujours vivant…Ne serait-ce que dans les conneries qu’on peut écrire dans « Bienvenue au Groland ».

Les humoristes sont tous mièvres et politiquement corrects en ce moment. Quels sont ceux qui trouvent grâce à tes yeux ?

Sans hésiter Sacha Baron Cohen dans « Borat ». Ça m‘a scotché. Borat est pour moi ce qui se rapproche le plus cinématographiquement de l’esprit « Hara Kiri ». Tu vois quelqu’un produire ça en France ? Je te laisse encore chercher, je vais me chercher une autre bière…

Groland est-il le dernier endroit où l’on peut encore rire de tout ?

Oui…Et on n’en est pas fiers pour autant parce que le vrai problème c’est qu’ailleurs on n’a le droit de rire de rien. Ou l’humour est tellement au ras des pâquerettes que t’as envie de te tirer une balle en entendant les sketches des soit-disants nouveaux comiques. Pour revenir à Groland, je trouve que Benoît Delépine dégage la même énergie qu’un Choron. Même après vingt verres dans le nez, il est capable de trouver une idée géniale ou de remuer ciel et terre pour créer un festival du film grolandais, tourner un film, organiser un entartage géant. C’est ce genre de dingues qui rendent la vie plus belle. Choron disait que notre passage sur terre ne dure qu’une demi-seconde. Pourquoi le passer à se faire chier ?

Connais-tu les réactions de Val, Cabu et Wolinski suite à la sortie de ton film ?

Le film n’étant pas sorti, il n’y a pas de réaction. Mais on les attend et on est prêt. Wolinski y passe pour un être infect et pitoyable n’ayant aucune reconnaissance envers celui qui l’a fait connaître. Cabu est complètement à la botte de Val. Quant à ce dernier, je n’en parle même pas... Quels sont tes sentiments face à tant d’ingratitude envers Choron ?

Je vois surtout trois humoristes qui sont devenus terriblement tristes et qui cherchent à gommer Choron de l’histoire de Charlie Hebdo, comme on gommait les gens gênants sur les photos staliniennes… Je peux comprendre que tout n’ait pas été rose lorsque Choron était gestionnaire et que certaines rancoeurs aient subsisté. Mais franchement, si le prof n’avait pas balancé ses couilles dans le potage pour publier leurs dessins et croire en leur talent, seraient-ils devenus les caricaturistes qu’ils sont aujourd’hui ? Bien que le niveau ait beaucoup baissé. Les dessins de Wolinski dans « Le Journal du Dimanche » et dans « Paris Match » sont nullissimes ! Je ne te parle même pas des sommes astronomiques que Choron a dû trouver pour payer les procès engendrés par les unes d’Hara Kiri ou les visuels photos. C’est simple, quand Choron est mort, il était endetté jusqu’au cou. Pendant ce temps, Cabu, Val et Wolinski buvaient leur bière chez Lipp.

On voit Cavanna très ému à l’évocation de son vieux pote Choron. Pourtant on sent qu’il n’est pas facile pour lui de prendre position, on le sent sous l’emprise de Val. Tu penses qu’il regrette d’avoir retourné sa veste à une période ?

Je ne sais pas, je ne suis pas dans sa tête. Mais ce qui est sûr, c’est que Cavanna démonte dans le film la théorie défendue par Cabu et Wolinski qui veut que ce soit Cavanna qui ait tout inventé dans Charlie Hebdo. Il remet Choron à sa juste place. La place d’un vrai créateur.

Beaucoup l’ont lâché à la fin de Charlie Hebdo ; heureusement il restait les fidèles comme Vuillemin, Berroyer, Nabe, Schlingo et d’autres. Y avait-il une famille Choronienne ?

Oui et tu viens de citer tous ses apôtres. Ah non, il en manque un : saint Lefred Thouron.

Que penses-tu de la nouvelle version de Charlie Hebdo avec Val à sa tête ?

Franchement, même en étant un ancien d’Indo, Choron n’aurait jamais eu l’indécence d’encourager la guerre du Kosovo ou la guerre du Golfe comme l’a fait le nouveau Charlie. Val a fait d’un journal de voyous un journal de moralistes. À partir du moment où tu te positionnes sur l’échiquier politique, tu es dans l’obligation de démontrer que le camp adverse a tort. Donc, tu dois passer pour quelqu’un d’intelligent, qui a le sens de l’analyse, de l’à propos. Et tu deviens chiant, comme Val. Le rêve de Val est de devenir un grand éditorialiste que l’on invite sur tous les médias pour déballer sa science infuse et ses fumeuses théories sur le siècle des Lumières. La seule chose qu’on peut accorder à Charlie, c’est qu’ils n’ont pas flanché dans l’affaire des caricatures de Mahomet. En même temps, pour un journal qui se dit satirique, c’est le minimum syndical. Mais je suis certain que, même dans cette affaire, Choron aurait trouvé un angle d’attaque inattendu qui aurait fait chier les deux camps. En tout cas, il ne se serait jamais drapé dans les atours d’un grand défenseur de la liberté d’expression comme a pu le faire Val.

Quels sont les meilleurs souvenirs que tu garderas de tes moments passés avec le professeur ?

Tous, sans exception !… J’adorais aller rue des Trois Portes dans son bureau, j’étais toujours bien reçu. Un petit coup de blanc et hop ! on bossait pour « Zoo » ou le bouquin « Tout S’éclaire ». Avec le prof, j’étais sûr de me marrer trois heures non-stop. Je me rappelle d’un soir où il a mis tout le monde à la porte vers 21 heures En nous raccompagnant au métro, il a croisé sur le chemin un groupe de musiciens roumains. Ni une ni deux, il est parti acheter du champagne dans une épicerie voisine et nous a réinvités chez lui. Les musiciens ont joué et se sont retrouvés avec la casquette du prof remplis de billets de 50 balles. Ils sont ressortis complètement bourrés et ont gagné en deux heures ce qu’ils devaient difficilement gagner en une semaine.

Et l’anecdote qui t’as fait le plus marrer en sa compagnie ?

C’est lorsqu’on est allé sur un plateau télé pour faire la promo de « Zoo ». Dans les coulisses, MC Solaar, qui était un grand fan du prof, est venu le voir pour lui dire toute son admiration. Choron a demandé à MC Solaar s’il savait ce qu’était un Noir ? Solaar a répondu : « Non ! ». « Soixante kilos de connerie dans une combinaison de plongée » lui a rétorqué le prof. Putain, t’aurais dû voir la gueule d’MC !

Quelle est l’image que tu aimerais que les gens aient de Choron après avoir vu ton film ?

Yann Kerninon, ancien collaborateur de « Zoo », l’a très bien résumé : « Choron était un gentleman déguisé en salaud qui a passé sa vie à rire avec talent d’une société de salauds déguisés en gentlemen ».

Aura-t-on un jour la chance de voir diffuser ce film sur Canal malgré l’altercation houleuse de Pierre Carles et De Greef lors du festival du film grolandais ?

Le jour où Canal mettra du pognon dans un film de Pierre Carles il faudra faire officialiser le miracle par le Vatican ! Pierre s’est carbonisé à Canal avec son premier film « Pas vu, pas pris ». La direction de l’époque où officiait Alain De Greef, n’avait pas aimé ses méthodes d’investigation. De Greef reprochait à Pierre d’avoir piégé des stars de la télé en leur posant des questions dérangeantes sur le rapport médias-pouvoir. Ce qui est marrant, c’est qu’à la même époque, l’intelligentsia française encensait Michael Moore, dont on connaît aujourd’hui les méthodes de travail carrément douteuses. Il suffit de voir ce qu’il raconte sur le système de santé français dans son dernier film « Sicko » pour s’en assurer. Mais Michael Moore critique le système américain. Ça ne mange pas de pain, et ça fait plaisir à tout le monde. Par contre si tu oses critiquer le système français, tu te retrouves très vite sur le banc de touche. Je trouve honteux que le film de Pierre Carles, « La sociologie est un sport de combat », seul documentaire réalisé sur le sociologue Pierre Bourdieu, n’ait jamais été diffusé sur une chaîne publique française alors qu’il est par exemple projeté dans des universités américaines. Ça fait vraiment mal au cul après ça de payer sa redevance !

Pour quand est prévue la sortie en dvd de "Choron dernière" ?

Comme pour les autres films, après sa sortie en salle. Et ce n’est pas gagné ! Y a-t-il un de vos lecteurs qui a 100 000 euros à nous filer pour terminer le film ?

Lors d’une émission de télé, l’écrivain Alain Soral comparait Choron à Dieudonné et affirmait que si le prof était encore vivant aujourd’hui il soutiendrait certainement Le Pen ! Que répondrais-tu à Soral ?

D’abord que c’est un gros tas de merde ! Ensuite qu’il faut être méchamment culotté pour se substituer à Choron et prétendre savoir ce qu’il aurait fait pendant les élections. D’ailleurs il n’aurait rien fait. Choron considérait la classe politique comme un troupeau d’ânes et je l’ai toujours entendu conchier Le Pen. Mais c’est marrant que tu parles de Dieudonné. Il y a sur Dailymotion, l’intégrale d’une émission TV diffusée il y a quelques années, dans laquelle Marc Edouard Nabe moque l’antifascisme de Dieudonné (qui à l’époque se présentait à Dreux contre le Front National) et analyse que si ce dernier est anti-Le Pen c’est justement parce que Le Pen le fait bander. Regardes comment a fini Dieudonné. En train de serrer la main du borgne après les élections présidentielles ! Sauf que tu ne verras jamais Nabe, que des bien pensants comme Gérard Miller traitent de fasciste, dans une fête des Bleu Blanc Rouge. C’est un peu comme pour Choron. Les valeurs sont inversées. Les ordures ne sont pas toujours celles qu’on croit.

Quels sont tes projets à venir après ce documentaire ?

Me saouler la gueule. Tu veux une bière ?

mercredi 13 avril 2011

RDV le 11 JUIN à OLORON : NO PASARAN !

téléchargez l'affiche (pour l'afficher sur votre porte d'entrée, sur votre voiture, chez votre boulanger ....)

Samedi 11 juin à Oloron Sainte Marie : journée militante, festive et de débats sur les déplacements, organisée par CODE Béarn
A cette occasion, CODE Béarn organise un concours dessin (- de 12 ans) et photo (+12 ans), parrainés par Titouan Lamazou : affiche , règlement, formulaire inscriptions dessins, formulaire inscriptions photos en téléchargement ICI
Renseignements :concoursdeplacements@codebearn.org

L’association CODE Béarn œuvre pour l'abandon du projet de voie nouvelle dite Pau-Oloron, et pour que se réalisent :

-un plan de déplacement des personnes et des marchandises

-au plus vite, l’aménagement et la sécurisation de la RN 134 entre Pau et Oloron Sainte-Marie

-une plus grande fréquence des trains express régionaux (TER )

-la réouverture de la ligne Pau-Canfranc (Saragosse)

-la revitalisation du réseau routier secondaire déjà existant

samedi 2 avril 2011

Le procès de DSK par le Plan B

Gardes, faites entrer l’accusé !

Le président : Accusé, levez-vous  ! Socialiste, vous venez d’être élu à la tête de l’institution la plus détestée par les peuples du monde, le FMI, machine à produire de la misère chez les uns, des milliards chez les autres. C’est l’aboutissement d’un parcours qui vous amène aujourd’hui devant nous. La parole est à l’accusation.

Le procureur : Épouser une journaliste aussi puissante qu’Anne Sinclair représenta un coup de maître. Vous vous assuriez que tous ceux qui voulaient passer dans son émission « 7 sur 7 » sur TF1 vous mangeraient dans la main.

L’avocat : C’est encore votre théorie du complot ! Les médias, c’est plus complexe. Anne a présenté une émission de télévision avec Jean-Marie Colombani entre 1987 et 1989. Et alors ?

Le procureur : Et alors ? En novembre 1999, Colombani sanglote quand l’accusé doit démissionner du gouvernement : « Quel gâchis. Et quel ministre des Finances ! Qui peut se prévaloir d’un bilan aussi flatteur ? »

L’accusé [triomphant] : Vous n’avez rien compris ! Colombani me devait beaucoup, mais pour une autre raison. En 1997, avec Lagardère, j’avais tout fait pour qu’il s’empare de L’Express. Chirac soutenant Dassault, j’ai téléphoné à l’avionneur pour lui signifier que le gouvernement Jospin n’accepterait jamais qu’il achète L’Express.

Le procureur [l’invite à poursuivre d’un ton doucereux] : Mais expliquez-moi, vous déteniez un pouvoir sur Dassault et sur la presse ?

L’accusé [plus fanfaron que jamais] : Et comment ! J’ai convoqué Dassault dans mon bureau et je lui ai rappelé que son principal client était l’État français. Il est idiot, mais il a compris.

L’avocat [atterré que l’accusé s’accuse tout seul, lui glisse à l’oreille de se remettre à jouer aux échecs électroniques. Puis, à voix haute] : Monsieur le Président, mon client ironise. L’information était bien sûr indépendante du gouvernement quand il était ministre.

Le président [à l’accusé] : Soit. Mais l’excellence de vos rapports avec Jean-Luc Lagardère n’est guère contestable. En octobre 1999, vous mettez sur pied l’accord franco-allemand qui lui offre le contrôle d’EADS pour presque rien. Même Claude Imbert vous en félicite : « Strauss-Kahn, voire le communiste Gayssot ont su faire sagement et discrètement le contraire de ce qu’ils racontent à leurs gogos. »

L’avocat : Les écrits d’Imbert n’ont pas plus de valeur devant cette cour que ceux d’un imbéc… [il hésite]… d’un Laurent Joffrin. [La salle se tord de rire en entendant ce nom. Le climat redevient jovial.]

Le président [qui réprime lui aussi son hilarité] : Le 19 avril 2007, Arnaud Lagardère, parlant d’EADS, qu’il a presque coulé, estime : « Lionel Jospin et Dominique Strauss-Kahn ont fait ce qu’il fallait, dans l’intérêt du pays et de l’entreprise. Sans eux, EADS n’existerait pas. Il ne faudra jamais l’oublier. » Colombani, Lagardère, vous avez décidément beaucoup d’amis dans les médias…

L’avocat : Mon client n’est pas attaché à un clan particulier. Il entretient aussi d’excellentes relations avec les chanteurs rebelles, comme Patrick Bruel, et avec les intellectuels dissidents. Ses rapports avec Le Nouvel Observateur ont été ainsi décrits par un ancien journaliste du titre : « Strauss-Kahn fait partie d’une espèce protégée dite “des amis du journal”. Rien n’est trop bien écrit pour les satisfaire. » Mais mon client est avant tout un homme ordinaire [stupeur et ricanements dans la salle].

Le procureur : Ordinaire ? Dans l’affaire de la MNEF, une mutuelle étudiante alors tenue par ses amis socialistes, il a obtenu 630 000 francs d’honoraires pour une transaction qui pouvait se passer d’intermédiaires. Son palais de Marrakech est l’un des plus luxueux de la ville avec celui de BHL. Souhaitez-vous que je poursuive ?

L’accusé [levant la tête de son jeu d’échecs] : Guy Bedos a répondu pour moi : « Dominique est un de ceux qui sont le plus à même de renifler la vraie population de ce pays. »

Le président : Venons-en donc à vos rapports avec le peuple. Comment un dirigeant socialiste [rires dans la salle] peut-il estimer que les pauvres sont inaptes à la démocratie. Préféreriez-vous que seuls les journalistes élisent les candidats socialistes ?

Le procureur : En tout cas, moins d’un an après avoir été écrasé par les militants du PS lors des primaires présidentielles, l’accusé a été élu, triomphalement, directeur général du FMI grâce au soutien de M. Bush, de M. Sarkozy et des banquiers du monde… En juin 2003, en pleine bataille contre la réforme Raffarin-Fillon des retraites, il estimait que « le gouvernement s’est attaqué à un dossier très difficile ; il faut lui reconnaître ce mérite ». Mais sa retraite à lui est assurée. Au FMI, il la percevra au bout de trois ans – pas de quarante – et elle sera de 60 000 euros par an. Une misère, certes, mais il va toucher pendant cinq ans 300 000 euros annuels, nets d’impôts…

L’accusé [lassé] : Je répète ce que j’ai dit sur France Inter le 9 novembre 2004 : « Je fais les courses comme tout le monde. J’en fais comme tous les salariés qui n’ont pas beaucoup le temps pour faire les courses. » Bon, j’aime mettre du caviar sur mes épinards…

Le président : Le 5 février 2006, sur LCI, vous déclarez : « Moi je ne veux pas que mes enfants, que les enfants de M. Beytout soient précarisés. » M. Beytout, qui vous interrogeait, est né à Neuilly, il est directeur du Figaro et héritier d’une très grosse fortune. Le risque de voir ses enfants « précarisés », ou les vôtres, vous angoisse-t-il vraiment ? Et est-ce pour cette raison qu’en janvier 1999 vous avez tenté de réduire fortement la fiscalité des stock-options ?

L’accusé [excédé] : Comme mon ami Edwy [Plenel], j’entends qu’on sorte des boîtes ! J’ai expliqué dans mon livre La Flamme et la cendre que « la redistribution est près d’avoir atteint ses limites » et que « le socialisme ne peut avoir pour seul objectif de résister ».

Le président : Faites entrer le témoin de la défense. [Bernard Tapie apparaît, bronzé et couvert de bagues, trois montres Rolex à chaque bras.] M. Tapie, en avril dernier vous déclariez : « Le candidat de mon choix était Dominique Strauss-Kahn. C’était le plus expérimenté, le plus compétent, le plus proche de mes idées. » Or vous avez voté Sarkozy dès le premier tour.

Le témoin : Les socialos, je l’ai dit, ont fait « une énorme connerie » en choisissant une tocarde. Mais je reste à gauche, hein  ! J’ai d’ailleurs prévenu que, « l’élection présidentielle étant passée, je défendrai plus Strauss-Kahn que Sarkozy ».

Le procureur : Votre manège est bien étrange.

Le témoin :Pas du tout ! DSK et Nicolas, qu’Anne Sinclair a invité onze fois à « 7 sur 7 », bouffaient déjà ensemble chez Pinault il y a dix ans. Dans Capital de juin 1999, Sarkozy s’est même amusé de la pingrerie de son ami socialiste : « Je l’ai reçu à dîner chez moi plus souvent qu’il ne m’a invité. »Denis Kessler, du Medef, a écrit avec Dominique un bouquin à la gloire des fonds de pension. Kouchner faisait la course avec DSK avant de le retrouver chez Sarko ! On veut tous gagner un maximum d’oseille, c’est ça la démocratie. [Il sort en pétant.]

Le procureur : Le 13 mars 2002, l’accusé déclare dans un débat télévisé : « C’est normal qu’on fasse l’aller-retour entre le monde de la politique et celui de l’entreprise, et c’est même souhaitable. » Jean-Pierre Raffarin lui répond alors : « Ça, ça va pour Dominique Strauss-Kahn, qui est proche des grands patrons  »….

L’accusé [l’interrompt indigné] : Je ne suis pas le seul ! Regardez tous mes amis. Mon ancien conseiller Stéphane Boujenah vient de rejoindre la banque d’affaires Crédit suisse First Boston Technology Group. Daniel Cohen est consultant à la banque Lazard. Jean Peyrelevade gère une banque d’affaires et mon voisin de Marrakech, Serge Weinberg, également proche de Fabius, dirige un fonds d’investissements… Cette diabolisation de l’argent est inadmissible !

Le président : La cour voudrait surtout comprendre vos idées. En novembre 2005, vous lancez : « Debout les socialistes, la France a besoin de vous ! Il faut construire une union populaire. » En 2002, vous penchiez pourtant pour la privatisation d’EDF et de GDF. Mais deux ans plus tard, en juin 2004, vous signez avec Éric Besson un article hostile à cette privatisation. Enfin, en 2006, vous proposez que « la chaire de physique nucléaire de l’université Paris VI soit financée par EDF, si EDF trouve que c’est bon pour son image ».

L’accusé : Ministre, j’expliquais déjà en 1999 aux députés socialistes que « Keynes a fait davantage que Rosa Luxemburg pour la classe ouvrière ».

Le procureur : Là, il ne s’agit pas de Keynes, mais de Thatcher ! Et puis, si les sociaux-démocrates allemands n’avaient pas fait assassiner Rosa Luxemburg, elle aurait accompli davantage encore pour les ouvriers allemands…

Le président : Selon le journaliste Philippe Cohen, l’accusé a fait appel à un cabinet de conseil, TD International, fondé par William Green, un ancien de la CIA, pour être élu à la tête du FMI. Étonnant, non ?

L’avocat : Nullement. Les grands électeurs du FMI n’ont pas été choqués par cette marque d’ouverture.

Le verdict est rendu sans tarder. Déclaré « aussi socialiste que François Hollande », l’accusé est acquitté.

Le Plan B

vendredi 1 avril 2011

Lettre de Jean Capdevielle au Maire d'Oloron...


Honorables Maire d’Oloron-Sainte-Marie et Président de la CCPO

En tant que représentant du Consortium International Business Kayak-Postal Organisation and Co, je tiens à vous faire part d’un projet novateur lié directement au futur et à la sécurité de vos villes et villages :

En effet, devant la dangerosité et l’augmentation des délits sur cette voie de communication qu’est la nationale 134, nous avons décidé que tous nos collaborateurs se retrouveraient désormais dans le village de Lasseube, afin d’éviter les risques encourus et fluidifier la circulation, tout en offrant à nos partenaires la sécurité de ces charmantes routes de campagne qui sillonnent les coteaux.

Mais ma lettre n’est pas seulement ce constat d’aide à la sécurité dans l’intérêt de tous : Ainsi, après de multiples vidéoconférences, l’actuel PDG de notre entreprise, Cristobal Polo de Venise, tient à vous proposer la mise en place du Rafting-Express.

Le concept est d’une simplicité remarquable : Nous voulons ouvrir une ligne de transport scolaire, de voyageurs et de fret sur le Gave d’Ossau au départ de Buziet, pour rejoindre Oloron avec arrêt dans les villages riverains, pour offrir une alternative à cette voie routière. Quatre rotations par aller et retour seront proposées. Les raftings seraient équipés de turbines électriques, voire à hydrogène dès que la technologie de nos chercheurs passera du mode expérimental à la mise en route effective. Les scolaires feront le trajet à la rame à l’aller, ce qui équivaudra à un entraînement sportif journalier. Ainsi, les professeurs de sport ne seront plus nécessaires, ce qui apportera une aide évidente au problème du manque de fonds de l’Education Nationale. Ils seront embauchés au sein de notre firme immédiatement après leur licenciement s’ils sont en état de fonctionnement.

La rumeur persistante que vous voulez faire passer les cantines scolaires à l’alimentation biologique nous est parvenue. Je tiens à vous signaler que dès à présent, nous préparons une « Business Class » pour transporter huiles, légumes, poulets et patates. Bien sûr les paniers à salade seront également prévus. Tout ce qui est d’origine biologique sera transporté gratuitement pendant un an renouvelable.

La création de la ligne nécessite bien entendu des partenaires : nous souhaitons travailler Local en demandant aux calèches de Buziet de créer une ligne depuis notre port, avec arrêt dans tous les villages, jusqu’à la gare de Pau et l’aéroport.

La maison-mère, basée à Venise, enverra une équipe de professionnels. Ce personnel d’origine italienne, jeune et avec une dynamique familiale forte, scolarisera ses enfants dans les différents établissements ruraux, permettant ainsi de lutter efficacement contre la désertification de nos villages. Il serait bon que les instituteurs soient formés à l’italien pour éviter les conflits dûs à l’incompréhension mutuelle.

Sachant pertinemment que le Rafting-Express ne sera pas une alternative suffisante, nous pensons à nous étendre en remettant en route le transport par bœufs, ânes et mulets sur La R.N 134, dès que la circulation automobile se sera estompée suite à la pénurie de pétrole. Ce nouveau Holding qui se nommera la International Mulet Transport and Co Corporation :

Bien entendu, nous ne nous plaçons pas en concurrent du train mais en complémentarité : Dès que les investissements sur la base de Buziet seront amortis, nous créerons des lignes de transports fluviales :

* Depuis Urdos jusqu’à Oloron (Nous affichons sans ambiguïté notre volonté de prendre de l’altitude).

Vers Bayonne, d’où nous ramènerons thons, crevettes, morues et paniers de crabe, phoques… Nous rétablirons ainsi une partie du patrimoine local haut en couleur, en nous réappropriant notre histoire locale et nos voies navigables.

Nous espérons que le sérieux de ce projet retiendra votre attention : Sachez que la firme à déjà ouvert une première antenne en Slovénie. Quelques ours nous ont posé des problèmes mais tout fonctionne désormais à la perfection, avec l’aide des autochtones.

Je sais que notre cher PDG, Cristobal Polo, veut créer une usine de kayak. Le nom d’Oloron a été cité dans les sites envisagés, mais cette hypothèse ne pourra prendre effet qu’une fois réalisée la Buziet-Oloron. En cas de tsunami ou autre catastrophe naturelle, nos embarcations seront mises immédiatement à la disposition de la sécurité civile.

Bien sûr, nous n’oublions pas les saumons, les infrastructures dans le gave seront réalisées en dehors des périodes de frayage et de remontée. Notre attention sera tournée vers ce beau poisson.

Des emplois, de l’innovation, du respect, de l’histoire, du sport, de la sécurité, de l’écologie, de l’éthique, du bien-être c’est ce que nous vous offrons aujourd’hui pour demain et les générations futures. Soyez les premiers, mettez Oloron en précurseur de l’avenir.

Vous serez bien sûr invités à Venise avec vos épouses, notre siège social est à deux pas de la place San Marco. Notre avion privé vous prendra à Herrère pour finaliser les contrats.

Je vous prie d’agréer, Messieurs les Maire d’Oloron-Sainte-Marie et Président de la CCPO, l’expression de mes sentiments les meilleurs.

Jean Capdevielle, pour Cristobal Polo

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